dimanche 15 mars 2009

Origines des pulsions meurtrières.



Dans l’histoire de toutes les civilisations se cache un effrayant héros au surnom des plus évocateurs et des plus étranges, comme Jack L‘éventreur. Ce sont des tueurs en série, ces individus qu’on a tendance à trop vite classer dans une catégorie suivant des critères rigides. Mais d’où leur viennent ces pulsions meurtrières ? Comment expliquer que ces hommes que nous croisons tous les jours et qui semblent saints d’esprit, ne parviennent pas à refreiner leurs pulsions ?
L’enfance semble être un facteur non négligeable dans le comportement futur des tueurs. L’examen du cas des plus grands assassins de l’histoire permet de constater que les conditions dans lesquelles s’est déroulée leur enfance n’étaient pas idéales. C’est le cas de Pedro Alonso Lopez, célèbre tueur en série Colombien né en 1949, ou de Henry Lucas blacksbourghois non moins célèbre pour ses 360 meurtres. Tous deux élevés par une mère prostituée, ils se voient aussi victimes de mauvais traitements et de viols infligés par la mère ou son conjoint. A douze ans, sous l’influence de l’amant de sa mère, Henry Lucas viole une chèvre après lui avoir tranché la gorge. A partir de là, il commence à tuer et violer des animaux. Il avouera plus tard y avoir pris un immense plaisir.
Régulièrement victimes de viols et de maltraitance, les deux jeunes individus sont alors de plus en plus envahis par la haine et le ressentiment envers la nature humaine toute entière, et, animés d’un irrépressible désir de vengeance, ils se lancent dans une quête de satiété.

Bien que ce schéma d’enfance difficile soit récurrent chez la plupart des tueurs, il n’est pas le seul capable d’expliquer l’origine de ces pulsions.
Depuis quelques années déjà, des scientifiques se sont penchés sur une étude génétique des origines des pulsions meurtrières chez l’homme. Les penchants au meurtre ne dépendraient pas seulement de l’influence du passé chez l’individu mais aussi (et surtout) de certains facteurs génétiques. D’après le docteur psychiatre Frederick Berlin, le taux de testostérone élevé chez un individu favoriserait les penchants à la violence extrême Le taux de testostérone, substance sécrétée par les cellules interstitielles, peut très vite doubler de volume dans le sang lors d’excitation particulière. Cela expliquerait la probabilité pour un homme déjà agressif de nature à être encore plus violent dans les moments de grandes émotions (grande déception ou victoire lors d’un match de football par exemple), voire à tuer. Selon le docteur neurologue Frederick Goodwin chercheur en psychiatrie à l’université Georges Washington de New York, la faible présence du taux de sérotonine (neuro transmetteur secrété par le cerveau qui permet de freiner les pulsons les plus violentes chez l’homme) combinée à un taux très élevé en testostérone, pourrait s’avérer exclusivement dangereuse pour l’entourage de l’individu. C’est le cas de Dion Saunders, jeune Américain alors âgé de 23 ans lorsqu’il tue ses grands parents à coup de fusil. « Un prélèvement de sa moelle épinière montre que son cerveau ne peut pas refreiner ses violences, comme le ferait celui d’un autre homme. », explique le docteur Goodwin. « Il a un taux de sérotonine très faible, presque inexistant. ».Ce jeune consommateur de drogue venait à peine d’être mis à la porte par ses parents et était allé chercher refuge chez ses grands parents. On tente d’expliquer les pulsions meurtrières en se basant sur le passé des individus, sur l’étude scientifique de leur comportement, mais d’un point de vue psychique, beaucoup de meurtriers présentent d’importantes différences avec les hommes normaux.
Les psychopathes riment souvent dans nos esprits avec folie, démence. On est très vite portés à croire qu’ils se divertissent avec la vie de leurs victimes, comme de simples jouets dans leurs mains. Pourtant, si l’on en croit le professeur Robert Hare, psychologue Américain spécialisé dans la recherche sur les psychopathes, les individus souffrant de trouble nerveux seraient juste « différents »Ils ne penseraient pas comme les gens normaux. « Lorsqu’ils ont envie de faire quelque chose, ils le font, que cela plaise ou non ».D’après une expérience du professeur Hare réalisée en 1999, il serait impossible pour un psychopathe de distinguer les différentes émotions. Pour eux, les mots n’auraient aucune connotation émotionnelle. Son expérience a consisté à confronter des gens normaux et des psychopathes face à des images évoquant différent types d’émotions -joie, bonheur, rire, nostalgie, crainte, peur, horreur...-pour voir la réaction de leur cerveau .Dans le cas du premier groupe de patients, l’amygdale groupe de neurone sensible aux émotions, réagissait parfaitement aux stimuli en engendrant une forte activité cérébrale, tandis que dans le cas des psychopathes, aucune différence n’était visible. David Kruger, meurtrier emprisonné depuis 50ans pour le meurtre de 3 enfants-deux jeunes garçons et une fillette de 4ans répond parfaitement à la description du professeur Hare d’un psychopathe. Il confie regretter avoir commis ces meurtres mais ajoute, le regard terriblement vide et dénué d’expression que si c’était à refaire « je crois bien que je le referais.»
Peut on alors accepter la différence de ces individus qui tuent et détruisent des familles entières sans même s’en rendre compte, juste au nom de la tolérance ? Ce qu’affirme en tout cas avec aplomb et certitude le docteur neurologue Tonmoy Sharma, c’est que d’ici 10 ou 15ans, des remèdes seront mis au point pour remédier à ces anomalies génétiques.

VIGAN Jean-Paul


http://www.tueursenserie.org/article.php?id_article=2
http://www.affaires-criminelles.com/recherche_henry+lucas.php
http://www.doctissimo.fr/html/sante/analyses/sa_377_testosterone.htm
Science Actu.




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